L'hôtel, situé à l'angle de la rue Roux-Alphéran et de la rue du 4 Septembre, est chargé d'histoire. Pour la petite anecdote, la rue du 4 Septembre fut la première rue ouverte lors de l'agrandissement du quartier par l'archevêque Michel Mazarin. Elle était alors considérée comme la plus belle rue du nouveau quartier. L'archevêque lui avait donné le nom de son église métropolitaine : la rue Saint-Sauveur. Toutefois, le public préféra l'appeler rue des Quatre Dauphins, en raison de la fontaine éponyme qui orne son centre, située sur une petite place également appelée place des Quatre Dauphins.



Mais pourquoi les Quatre Dauphins ? Cette place, initialement baptisée place Mazarin, fut ensuite renommée place des Quatre Dauphins. Lorsque l'archevêque Mazarin la fit aménager, il avait envisagé d'y installer une statue en l'honneur de son frère, le célèbre cardinal Mazarin. Toutefois, après sa mort, ce projet fut abandonné et l'on préféra les bienfaits d'une fontaine à ceux d'une statue. C’est ainsi qu’en 1667, la Fontaine des Quatre Dauphins fut érigée, décorée par l’architecte Jean-Claude Rambot, représentant quatre dauphins entourant une colonne, symbole de force et de protection.



La rue Roux-Alphéran, quant à elle, est un lieu riche en histoire et en patrimoine. Autrefois appelée rue Longue-Saint-Jean, elle témoigne d’un passé aristocratique, marqué par la présence de grandes personnalités de l'époque. L'une des résidences les plus remarquables de cette rue était celle de l'écrivain et seigneur de Fuveau, auteur du célèbre Traité des Fiefs en Provence (1687). Ce texte juridique, d’une importance capitale pour la région, a contribué à consolider l'autorité de la noblesse sur les terres provençales. Le père de cet auteur, Sauveur de Peysonnel, était maréchal de camp et inspecteur général de la cavalerie sous le règne de Louis XIV. Surnommé « le brave Peysonnel », il a laissé une empreinte durable sur cette rue, renforçant son caractère aristocratique.